Cet article a été initialement publié dans The Hill. Vous pouvez le lire à sa source principale ici .
Par Kristen Leanderson Abrams et Thé de Corban
L’année dernière, les États-Unis ont célébré le 20e anniversaire de la Trafficking Victims Protection Act — le fondement de la politique américaine de lutte contre la traite des êtres humains — et du Protocole de Palerme — le cadre de l’ONU pour lutter contre la traite dans le monde. Si nous avons constaté des progrès incontestables dans la lutte contre la traite au cours de cette période, il reste encore beaucoup à faire. On estime que 25 millions de personnes sont victimes de trafic sexuel ou de main-d’œuvre, et le risque d’exploitation continue de croître alors que les trafiquants profitent des vulnérabilités causées par la pandémie, la contrainte économique et la migration forcée. C’est pourquoi l’administration Biden a besoin d’une action rapide pour remplir un rôle qui sera essentiel pour poursuivre la lutte contre la traite des êtres humains.
Un petit bureau du Département d’État des États-Unis, connu sous le nom de Bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes (J/TIP), dirige les efforts internationaux de lutte contre la traite de notre pays. Il est essentiel que l’administration Biden donne la priorité à la nomination d’un ambassadeur général pour diriger ce bureau. Au cours des deux dernières décennies, les États-Unis ont eu un certain nombre d’ambassadeurs J/TIP solides des deux parties qui ont contribué à faire de notre pays un leader mondial dans la lutte contre la traite. Cependant, alors que de multiples crises exacerbent les vulnérabilités dans le monde, nous risquons de perdre des décennies de progrès. Les efforts américains et internationaux bénéficieront grandement du fait d’avoir un ambassadeur confirmé pour donner la priorité aux efforts de lutte contre la traite, avec trois domaines spécifiques qui exigent une attention immédiate et soutenue du nouvel ambassadeur.
Premièrement, l’ambassadeur doit s’engager sans équivoque en faveur d’une approche globale enracinée dans une combinaison d’efforts de prévention, de protection des survivants et de poursuite des auteurs. En particulier, le nouvel ambassadeur devrait accroître l’accent mis par le bureau sur la prévention. Ces efforts doivent s’attaquer aux causes profondes qui rendent les gens plus vulnérables à l’exploitation et intégrer une optique systémique qui aborde des problèmes tels que le racisme, la misogynie et les inégalités économiques. La protection des survivants de la traite des êtres humains est tout aussi essentielle. En développant ces efforts, le nouvel ambassadeur doit s’inspirer des points de vue des survivants, y compris ceux du Conseil consultatif américain pour la traite des êtres humains. De plus, le nouvel ambassadeur devrait plaider au niveau national et international pour une application pénale plus vigoureuse, tout en poussant avec force pour des améliorations dans la manière dont les enquêtes et les poursuites relatives à la traite sont menées. Comme documenté dans le rapport annuel Rapport sur la traite des personnes (Rapport TIP), il y a encore trop peu de poursuites contre les trafiquants, en particulier dans les affaires de trafic de main-d’œuvre, mais des réformes sont également nécessaires, notamment en veillant à ce que les victimes ne soient jamais poursuivies.
Deuxièmement, le nouvel ambassadeur devrait s’assurer que le rapport annuel sur la traite des personnes (TIP) reste un outil indispensable dans la lutte contre la traite des êtres humains. Le rapport TIP est depuis longtemps la norme pour analyser les efforts mondiaux de lutte contre la traite, mais il n’est efficace que s’il est crédible. Bien que la majeure partie du rapport ne prête pas à controverse, il y a eu plusieurs cas très médiatisés dans lesquels des considérations non liées à la traite, telles que le commerce ou la sécurité nationale, ont eu un impact sur le rapport. Ces autres facteurs sont certainement des considérations importantes pour la politique étrangère des États-Unis, mais le rapport doit rester strictement une analyse directe des efforts mondiaux de lutte contre la traite. Il ne devrait jamais être question que le rapport soit indûment influencé par des pressions politiques. Tout doute sur la fiabilité du rapport sape les données, la crédibilité du bureau et, surtout, la capacité de lutter contre la traite à l’échelle mondiale.
Troisièmement, en tant que chef du gouvernement le plus haut placé sur les efforts de lutte contre la traite, le nouvel ambassadeur doit établir un large consensus sur les solutions. La lutte contre la traite des êtres humains a longtemps été une question bipartite; cette approche doit se poursuivre. En outre, l’ambassadeur devrait donner la priorité aux efforts visant à favoriser une plus grande unité au sein de la société civile. Malheureusement, notre mouvement se concentre trop souvent sur les points de divergence plutôt que sur les nombreux lieux de consensus. Nous avons clairement vu à travers des coalitions comme l’Alliance to End Slavery & Trafficking que les efforts intentionnels pour rassembler diverses perspectives afin d’identifier des solutions communes peuvent avoir un impact significatif. L’ambassadeur devrait utiliser sa position pour identifier ces points communs.
Quiconque est confirmé en tant que nouvel ambassadeur J/TIP aura le privilège de travailler avec un personnel exceptionnellement talentueux et engagé, et la responsabilité de perpétuer un héritage de combat dans le monde entier au nom des survivants de la traite. L’administration Biden devrait agir rapidement pour pourvoir ce poste et s’assurer que les États-Unis continuent de faire des efforts de lutte contre la traite une priorité.
Kristen Leanderson Abrams est directrice principale de la lutte contre la traite des êtres humains à l’Institut McCain et Corban Teague est conseiller principal des politiques et des relations gouvernementales à Humanity United.